En ce cinquième jour, il est temps d’enfin utiliser du matériel que j’ai dans mon sac depuis le début su voyage: le matériel de via ferrata. La via intéressante la plus proche de L’Argentière-la-Bessée est la célèbre via ferrata de Freissinières, sur le versant opposé de la crête qui s’offre à moi tous les matins en me levant. Pour l’atteindre, une bonne marche de 13km par le col de l’Aiguille, avec un détour par la grotte des Vaudois. Le retour de 8km s’effectuera par la crête, sentier très exigeant et quelques fois dangereux pour les non-sportifs.
Vers la grotte des Vaudois de Freissinières
La première heure de marche depuis l’Argentière-la-Bessée se fait sur le sentier emprunté la veille pour aller au gouffre de Gourfouran. A partir du grand pilone électrique qui se situe sur le sentier, il faut aujourd’hui prendre à droite: c’est le début de la raide mais courte montée vers le col de l’Aiguille (300 mètres de dénivelé environ). Cette montée se fait d’abord en forêt, puis le sentier devient caillouteux et se pare de lacets. Rien du paysage ne paraît durant la montée, les arbres bouchent tout le temps la vue.
Ce n’est qu’une fois au col de l’Aiguille, à 1450 mètres d’altitude, que la vue se libère de tous les côtés. Dans le dos, la vallée de la Durance, l’Oumbras et la tête du Peyron. A gauche se trouve le sud de la vallée de la Durance et Mont-Dauphin au fond. A droite, c’est la fin de la crête de la Rortie, par laquelle je reviendrai quelques heures plus tard. Et en face se trouve la vallée de Freissinières, avec sur son flanc sud la tête du Gaulent. La vaste étendue de prairies est en hiver un terrain de jeu pour les chiens de traîneaux!
Comme c’est un col, il faut forcément redescendre juste après, le sentier ne continue pas la montée vers la crête. Alors, le sentier de descente est à suivre pendant une trentaine de minutes. Il longe en réalité Freissinières dans ses hauteurs. Très agréable et plat, ce sentier mène dans les différents hameaux du village, mais aussi au pied de la via ferrata. Cependant, je décide de pousser quelques centaines de mètres plus loin, à la grotte des Vaudois.
Je n’ai pas pu lire grand chose sur cette grotte car elle est indiquée comme difficile d’accès. C’est bien le cas! Une trace, depuis les panneaux d’indication, monte abruptement; des barreaux sont parfois fixés dans la roche pour aider à la progressivement. Arrivé sous le porche, la trace disparaît et il faut se débrouiller pour monter au niveau de la grotte. Ce détour dans la grotte mérite tout de même le coup: il y fait frais, et la vue est vraiment magnifique sur la vallée et la tête du Gaulent.
La via ferrata de Freissinières
De retour de la grotte des Vaudois, je rebrousse chemin pour retrouver le panneau qui indiquait l’accès à la via ferrata de Freissinières. C’est une via ferrata mythique et historique, créée en 1988: c’est la première via ferrata française moderne. Classée difficile, elle est en réalité composée de deux tronçons: un facile, et un autre difficile. C’est plutôt sa longueur de 800 mètres et ses 300 mètres de dénivelé qui font qu’elle peut être considérée comme difficile. Elle est en revanche magnifique et très agréable: la progression se fait sur une falaise calcaire colorée, exposée plein sud (attention aux coups de soleil et de chaleur, il y fait très chaud!).
Le premier tronçon de la via a beaucoup de passages ascendants et quelques petits murs, toujours bien équipés avec des barreaux. Comme c’est la partie facile, il est courant d’avoir des rochers patinés et lisses, ce qui complique parfois la progression. Le second tronçon comporte moins de parties ascendantes, il est plutôt horizontal. En revanche, au milieu se trouve une partie déversante…descendante! Pour chacun des deux tronçons, le paysage est magnifique; il y a une vraie impression de dominer la vallée, l’ascension étant très rapide.
La crête de la Rortie
La sortie de la via ferrata se fait directement sur la crête de la Rortie, au niveau du Clot du Puy, à 1645 mètres d’altitude. Difficile d’accès, le tronçon est de la crête est peu fréquenté et est très sauvage; la forêt y est dense et cache tout le paysage alentour. Le sommet de la crête paraît peu dangereux, mais il faut faire très attention à rester sur le sentier, les falaises se trouvent parfois à quelques mètres seulement.
Très vite, la forêt va se dégagée pour montrer un chemin très escarpé qui descend jusqu’au col de l’Aiguille. Deux conseils pour ce chemin: évitez de le faire en montée, ce serait extrêmement difficile; soyez à l’aise sur les cailloux, ce sont des centaines de mètres de sentier de cailloux qui se dérobent sous les pieds. Comme vous l’aurez sûrement deviné, descendre ce sentier peut être difficile et dangereux: une simple glissade sur un cailloux peut vous conduire par-dessus les parois. Quelques aménagements semblent être faits sur le sentier, mais ils ne résistent pas au passage. Une fois en bas, je retrouve le sentier du col de l’Aiguille.
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