Après un jour de relatif repos avec la via ferrata de la Croix de Toulouse à Briançon et une première semaine dédiée à de la randonnée légère, il est temps d’entamer la deuxième semaine de voyage avec deux objectifs très physiques en tête: d’une part faire la boucle des lacs de l’Ascension en une journée, et d’autres part monter au glacier Blanc. C’est donc par un diptyque ascension en vélo et randonnée que je débute en ce huitième jour, avec une incursion dans une vallée très reculée des Ecrins, la combe de Narreyroux, derrière Puy-Saint-Vincent.
Toujours au départ de l’Argentière-la-Bessée, je prends une location de vélo près du camping afin de monter au Puy-Saint-Vincent 1700, lieu de départ de la randonnée de Narreyroux. La montée de Puy-Saint-Vincent par Vallouise fait 850 mètres de dénivelé pour une pente moyenne de 7%: quelques murs sont présents au fur et à mesure des lacets, mais la montée se fait correctement en prenant son temps. Il faut surtout apprécier le paysage qui s’élève rapidement: les arrêts sur le bord de la route sont fréquents et sécurisés (même si peu de voitures m’ont croisées durant l’ascension). C’est au niveau de la cabane de location équestre, entre le Puy 1600 et le Puy 1800 que je pose le vélo pour partir vers la combe de Narreyroux.
La combe de Narreyroux est un vallon de la Vallouise, créé par un ancien glacier. Cette combe est sauvage, calme et préservée. Au départ du Puy 1700, il faut marcher 1,5km sur un sentier très bien tracé pour trouver le torrent de Narreyroux. Très vite, le chemin passe en face de quelques alpages, Narreyroux d’Aval et Narreyroux d’Amont. Ce seront les dernières traces de vie humaine (à part le refuge plus haut). A ce niveau, l’environnement est une forêt d’épineux visiblement exploitée, comme on en trouve partout dans la région.
Passé Narreyroux d’Amont, le sentier s’élève doucement, mais surtout l’environnement change totalement, et les quelques panneaux informatifs l’expliquent très bien: il y a ici une forêt primaire, non exploitée, ce qui est propice à une végétation que l’on ne voit pas souvent, et au développement d’une faune nombreuse, notamment les oiseaux. Au détour d’une clairière se dévoile les sommets alentours: la Pendine bien entendu, mais aussi la pointe de l’Aiglière.
C’est vers cette pointe de l’Aiglière que le regard se tourne: le torrent des Lauzes descend du sommet par une splendide cascade. Cependant, toujours aucun aperçu des cascades de Narreyroux, pourtant très hautes (une centaine de mètres). Il faudra encore progresser un peu pour que le sentier se mette dans l’axe des cascades, distinguables très facilement au milieu de la forêt. Le sentier va longer la cascade tout le temps de l’ascension jusqu’à son sommet, ce qui est très agréable: c’est un coin très reposant, où seul le bruit de l’eau s’impose.
Au sommet de la cascade, la vue sur la combe de Narreyroux et Vallouise est splendide: ce sera le lieu de la pause, les pieds dans l’eau. Initialement, j’avais prévu de monter à la Pendine, et de redescendre via la crête; cependant, compte tenu de l’heure et du programme des jours suivants, je décide d’entamer le sentier des Grands Plans, afin de pouvoir rebrousser chemin ensuite. La cabane des Grands Plans est atteinte très rapidement depuis la cascade: elle est située sur une grande prairie, au pied des falaises et des impressionnants plis de roches.
La cabane et ses prairies est surtout un lieu très prisé des marmottes: comme je suis seul et que mes pas ne font pas de bruit (contrairement aux autres randonneurs qui s’étonnent toujours de ne pas en voir…), je peux les approcher facilement sans qu’elles ne fuient. Ainsi, c’est ici une famille entière que j’ai pu voir et suivre durant une dizaine de minutes.
Le sentier des Grands Plans est également un endroit idéal pour voir la Pendine depuis son versant ouest, avec le col des Bals (2600m) à droite, passage obligatoire pour débuter le sentier des crêtes. Le retour se fait par le même chemin: d’habitude, je n’aime pas revenir sur mes pas car je refais le même sentier au lieu d’en découvrir un autre. Mais cette fois-ci, le paysage est totalement différent de la montée: la vallée de Vallouise est au fond avec les glaciers, la combe de Narreyroux défile devant. Une fois le VTT repris, j’emprunte la descente via Puy-Saint-Martin-Les Prés et les Vigneaux: une dizaine de minutes de descente très appréciable, sans efforts!
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