Après les efforts de la veille, je cherchais une randonnée de repos pour ce quatrième jour. C’est un couple d’Anglais qui me souffla l’idée la veille au soir au camping. Il paraîtrait qu’il y a un gouffre, non loin de là, très agréable et peu connu. Cette journée va surtout me permettre de faire la reconnaissance de deux itinéraires des jours suivants: celui vers Freissinières, et celui vers le lac de l’Ascension. C’est donc un itinéraire de seulement 18 kilomètres avec 600 mètres de dénivelé: avec les pauses, j’ai mis 5h30.
Toujours au début de l’Argentière-la-Bessée, je prends cette fois-ci plein sud sur la rive droite de la Durance. Il n’y a pas d’autre choix que de suivre la D138A sur 600 mètres, avant de trouver le chemin forestier qui monte vers le col de l’Aiguille. Ce chemin monte au début assez fortement, mais rapidement il devient relativement plat et offre une magnifique vue sur la Durance et le Queyras, en face. La vallée que je vois en face, arrivant des sommets, est celle que j’emprunterais dans quelques jours en revenant du lac de l’Ascension!
A un moment, sur le sentier, il faut prendre à gauche pour redescendre vers la Roche-de-Rame: à droite est le sentier qui grimpe au col (ce sera pour le lendemain). Juste avant le pilône électrique, il faut lever les yeux pour voir une particularité géologique: les falaises rouges ocre des Aiguilles. Une fois redescendus au niveau de la Durance, il y a plusieurs kilomètres à faire sur le fond de Rame: ce n’est pas le plus agréable des sentiers, mais la récompense en vaut le coup: le gouffre de Gourfouran et sa centrale hydroélectrique.
Ce gouffre fait 200 mètres de haut et est très escarpé. Depuis son pied et la chapelle Saint-Laurent (dernière témoin de la vie passée du village), un sentier de pierres serpente sous la conduite forcée et le long du gouffre pour monter au lieu-dit du Pallon. Cette montée, bien que courte, est épuisante car elle se fait sans ombre et avec des pas d’escalade fréquents. Pourtant, c’est un sentier balisé et présent sur les cartes! Au Pallon, il faut suivre la route principale vers l’Ouest et passer sur le pont de la Biaysse: le chemin est fléché sur la gauche, 800 mètres après le pont. Il permet de retourner au milieu des champs, et surtout d’atteindre le point de vue du gouffre. Le promontoire, aménagé, est à flanc de falaises et fait entrevoir, tout au fond, le cours de la Biaysse et les multiples cascades qui le dévalent. Il sort du gouffre un grondement continu.
C’est à cet endroit, sur un pierrier à l’ombre et à deux pas du promontoire que je prends ma pause. Puis je repars pour descendre au fond de Rame et rentrer. C’est alors, sur une prairie en haut du gouffre, que je croise ma première marmotte du voyage: il m’aura fallu quatre jours pour en voir une. Je m’attendais à les croiser bien plus haut, mais ici c’est à 1120 mètres d’altitude, et surtout bien plus loin des habitations. La redescente s’effectue sur un pierrier très instable: plusieurs sites de randonnée recommandaient de ne le prendre qu’à la descente, je le confirme!
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