C’est un voyage exceptionnel qui commence en ce début de mois de septembre: 15 jours de randonnée dans l’Est des Ecrins depuis l’Argentière-la-Bessée. La météo fut toujours au beau fixe, pour le plus grand plaisir des yeux, et des jambes! Vous me direz certainement au cours de la lecture : mais où est donc le train? En réalité, peu de train sur place car je fais tout à pieds, littéralement. En revanche, ce voyage dans les Ecrins m’a permis de découvrir le train de nuit entre Paris et Briançon: 12 heures de voyage dans une couchette 4 places, une expérience hors du commun pour moi qui adore les trains !
Comme d’habitude, je commence toujours par décrire rapidement l’itinéraire de randonnée: il fait aujourd’hui 21.85 kilomètres, entre la gare de Briançon, et le camping de L’Argentière-la-Bessée (mon point de chute pour les 15 jours). Avec les pauses (et mes 2 sacs pesant 20 ou 25 kilogrammes), j’ai mis 6h30 pour parcourir le chemin. Le tracé est disponible sur Visorando.
Parti de Paris Austerlitz la veille au soir dans un Intercités de nuit, j’arrive à Briançon vers 9 heures du matin. Bien que la couchette était légèrement trop courte pour mes jambes, j’ai très bien dormi; les mouvements du train endorment très rapidement! Le matin, au lever du soleil, le passage le long du lac de Serre-Ponçon mérite un petit-déjeuner à la fenêtre: c’est une occasion en or de tout simplement profiter du moment présent. A la gare, je ne tarde pas: je dois être au plus tard à 17h au camping de L’Argentière-la-Bessée, 20 kilomètres au sud. J’avais décidé depuis longtemps que je ferai le trajet à pied, pour commencer à découvrir la région. Malheureusement, mes deux gros sacs m’ont bien ralenti.
La première moitié du trajet est plutôt plate et très reposante: le chemin longe des petits ruisseaux, le Prorel est derrière alors que les contreforts des Ecrins avec le pic Montbrison et les Têtes se dessinent en face. Ca me donne en réalité un aperçu de ce qui m’attend les deux prochaines semaines. Rapidement, je traverse la Durance, et je dois traverser la grande route pour aller chercher la suite du chemin de randonnée.
C’est à partir de ce moment que le chemin s’élève. D’abord, un petit passage dans le village de Prelles. Puis c’est au tour de la difficile montée vers Bouchier.
Il n’y a que 300 mètres de dénivelé, ce qui prend une petite heure, mais je croise entre-temps un pélerin italien… qui revient de Saint-Jacques de Compostelle et retourne, au bout d’un voyage d’un an, chez lui dans le Piémont. C’est l’occasion d’une pause en discutant…en italien ! Arrivé en haut, la vue est splendide; la chapelle domine toute la vallée de la Durance, et les gorges. La chapelle est posée sur un piton rocheux et semble comme voler au-dessus de la vallée. Je profite de l’ombre de la chapelle et de la vue pour manger avant de devoir repartir.
La descente vers le chemin des Vigneaux est longue et se fait sur un chemin forestier en gravier blanc: ce n’est pas très agréable, mais la vue offerte par le chemin compense. Arrivé à l’embranchement d’un lacet, je prends de justesse le bon chemin vers les Vigneaux, qui était défoncé par des travaux forestiers et dont l’arbre avec les marques d’itinéraire avait du être abattu. Progressivement, la vallée des Vigneaux et de Vallouise se dessine.
Cette vallée est impressionnante car elle mène, en son coeur, au plus profond des Ecrins, vers les glaciers. Au fond coule la Gyronde, un torrent qui naît au glacier Blanc (voir la dernière journée de ce voyage). N’ayant pas beaucoup de choix pour traverser le torrent, je dois aller à la Sagne pour récupérer le pont qui permet de passer sur le flanc opposé de la vallée. Ce flanc est très agréable car couvert de pins, et à l’ombre! Très vite, le sentier tombe sur L’Argentière-la-Bessée: il me faudra 45 minutes pour aller jusqu’au camping, la ville est très étirée le long de la Durance.
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