Cela faisait un moment que partir à Porto et dans sa région était dans ma tête; non pas pour faire le tour des bars et des restaurants de la ville, mais pour faire ce que je préfère: prendre les trains locaux et randonner la journée. L’avantage de Porto est son accessibilité aisée depuis Paris: en moins de 3h j’étais dans le centre-ville. Arrivé à l’aéroport de Porto, il suffit de 30 minutes de métro avec la ligne E jusqu’à la station Trindade.
Comme souvent pour mes premiers jours, je fais le voyage le matin et je visite rapidement la ville l’après-midi. A Porto, l’itinéraire effectué a pris 7 heures et fait un petit peu plus de 7 km afin de sillonner toutes les rues et voir l’ensemble des points que j’avais repéré en avance. La marche dans la ville et l’ensemble des données de la balade dans Porto est disponible sur VisoRando.
L’après-midi commence à la gare de Porto – Sao Bento. Etrange gare située dans le centre-ville, enfoncée dans la roche et en bout de ligne après plusieurs tunnels. Elle tient son nom de l’ancien couvent Sao Bento qui était présent à son emplacement avant sa destruction en 1896. Au-delà de son emplacement, c’est la décoration de son grand hall qui fait la renommé de la gare: plus de 20000 azulejos, ces carrelages ibériques, ornent les murs.
Fait surprenant quand on veut prendre le train: on peut prendre peur devant la foule présente dans la gare. La grande majorité des personnes est en réalité des bus-touristes qui arrivent en masse, et ne restent que quelques minutes.
En quittant la gare, je passe devant la Tour des Clercs (ce sera la fin de la journée) pour aller au Parc des Vertus, délaissé du tourisme et prisé par la population locale.
Niché entre deux collines, ce parc est un vrai lieu de repos. La vue panoramique sur le Douro depuis les terrasses est magnifique et fait oublier les bâtiments présents dans le dos.
Au fond, on peut apercevoir le pont autoroutier Arrabida. Construit en béton, il dénote avec les autres ponts en fer de la ville croisés au cours du voyage.
Il est temps de s’enfoncer dans les petites ruelles de la ville. Ce que j’apprécie au Portugal, ce sont justement ces ruelles qui débouchent d’un coup sur un miradouro, un point de vue. Je tombe d’abord sur le miradouro da Vitoria, certainement le plus beau de la ville, avec en toile de fond le pont Louis I, la cathédrale et le monastère.
La prochaine étape est d’ailleurs la cathédrale, site très prisé des tours operator, mais sans grand intérêt: la vue l’emporte sur tout!
Le lieu le plus célèbre de la ville est certainement le pont Louis I construit par Eiffel. Il enjambe en une fois le Douro pour aller à Vila Nova de Gaia. Pont entièrement de métal et réservé aux piétons et au métro, il offre d’incroyables points de vue de chaque côté.
Côté amont, le Douro s’enfonce dans les terres, jusqu’à la frontière espagnole. Sur la rive gauche se trouve l’immense monastère Serra do Pilar; au loin, le pont de l’Infant Dom Henrique se dessine. Sur le pont, il y a comme une impression de domination de la ville; la légèreté de la structure en métal du pont ajoute à cette sensation de survol. Bien que strictement interdit, quelques personnes s’aventurent tout de même à sauter du pont, alors que les bateaux traditionnels naviguent en permanence!
Traverser le pont est aussi l’occasion d’aller à Vila Nova de Gaia pour le première fois. Je ne peux pas m’empêcher d’aller sur le parvis du monastère pour avoir une vue encore meilleure que depuis le pont lui-même.
Cette fois, c’est la rive droite, le centre-ville de Porto, et l’aval du Douro qu’il est possible d’observer. On se rend compte combien le pont est immense et important dans la ville, et à quel point les deux rives sont escarpées.
La cathédrale a une place centrale dans la vieille ville, et on peut apercevoir juste derrière la tour des Clercs qui dépasse avec son clocher.
Descendu sur les quais de Gaia, où se trouvent tous les chais du vin de Porto, c’est l’occasion d’observer le pont … d’en bas! On se rend compte alors de sa paternité: il y a comme un air de Tour Eiffel!
L’ambiance change radialement: de la relative quiétude des hauteurs du monastère, on passe à la frénésie des quais avec les différentes caves et restaurants, sur chacune des rives du Douro.
Le tour du Porto historique est quasiment terminé. Il ne reste plus qu’un lieu mythique à visiter, et quoi de mieux que de le faire au coucher du soleil? Il s’agit de la tour des Clercs.
J’ai longtemps hésité entre faire la tour des Clercs le soir, ou bien un des miradouro de la ville. C’est finalement l’affluence dans le clocher qui m’a décidé: il faut certes prendre le ticket dans la journée pour avoir une place (je l’ai pris en tout début d’après-midi) , mais il y a beaucoup moins de monde en soirée qu’en journée.
L’intérieur de la tour et de l’église ne vaut pas spécialement le détour: c’est la vue depuis le clocher qui attire tant de monde. Après plus de 200 marches, le clocher à 76 mètres de haut et ses cloches dominent toute la ville.
Du haut de la tour, la promesse d’un magnifique coucher de soleil est tenue. La couleur orangée de la ville ressort parfaitement, et la lumière est parfaite. Une légère brise fraîche rend l’expérience plus agréable encore.
L’ensemble de la journée est résumé depuis la tour: on y voit le parc des Vertus à l’ouest, le Douro coule au sud, la cathédrale s’élève au-dessus de la ville, la gare creusée dans la roche est parfaitement visible. Seul manque: le pont Louis I, masqué par la cathédrale.
A cette heure, on ne vous demandera pas de descendre du clocher après quelques minutes: j’ai pu y rester 45 minutes sans aucun problème, en effectuant le tour de chaque étage plusieurs fois pour être certain de n’avoir rien oublié de regarder!
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