J’avais consacré un précédent article au voyage en train entre Porto et Tua avec la ligne du Douro. Celui-ci est consacré aux visites des deux villages de Pinhao et Tua. Compter 2 heures pour Pinhao (4,5 km), 1 heure à 1 heure et demie pour Tua (3,5 km).
Pinhao
Pinhao est un village sur la ligne ferroviaire du Douro. Très réputé par ses quinta, il est très fréquenté en journée. L’arrivée à la gare nous plonge dans un autre temps: l’aspect de la gare n’est pas du tout habituel, d’un autre temps. On trouve même, en bout de gare, une cuve à eau marquée “Pinhao” qui peut faire penser à un western. Pinhao est nichée sur la rive droite d’un méandre du Douro; ce jour-là, le vent est fort à cause justement de cette géographie spécifique.
Après 10 minutes dans la ville, j’ai déjà envie de hauteur. Depuis le début de la journée, je ne fais que longer le Douro depuis la base des montagnes; il est tempes de prendre de la hauteur pour avoir une vue d’ensemble. Pour cela, je trouve des petites ruelles avec marches qui montent rapidement 100 mètres plus haut. La vue est alors dégagée: les vignes au premier plan, puis Pinhao en contrebas, devant le Douro et son méandre. De l’autre côté du Douro, il y a le grand pont en métal, et les quinta, les exploitations viticoles du porto.
Le village vit vraiment au rythme du porto. Au milieu des rabelos touristiques naviguent tout de même des bâteaux d’exploitants. Une fois redescendu au niveau du Douro, je longe les quais pour rejoindre le pont dans l’unique but de voir Pinhao de l’autre rive, en entier. Le pont est peu large, mais laisse tout de même un trottoir pour les piétons; impressionnant, il enjambe le Douro sur 300 mètres.
La vue de l’autre côté du pont est alors déroutante: la gare avec son ambiance ancienne et ouest-américaine, le village touristique, les quais et les rabelos, mais surtout un aspect global de station balnéaire avec les grands palmiers! Décidément, Pinhao est surprenant. 16 heures approchant, il est l’heure d’aller à la gare et de sauter dans le dernier train de la journée s’enfonçant toujours un peu plus dans la vallée du Douro.
Tua
Après quinze minutes de train, c’est l’arrivée à Tua. Là encore, tout est surprenant. D’abord, la gare elle-même avec son château d’eau. Mais surtout le lieu déserté, il n’y a pas d’âmes visibles dans la gare ou les rues. Je débarque là avec mon sac à dos, puis le train repart… J’ai bien fait d’avoir réservé mon logement pour la nuit en avance, en trouver un aurait été très compliqué.
Le logement, justement. Je ne mets habituellement pas les informations concernant les nuits dans les articles, mais celui-ci en vaut vraiment le coup : Casa do Tua. Situé le long du Douro, la chambre avait vraiment la vue sur le Douro, le matin les oranges sont récoltées dans le jardin puis pressées à la demande! L’impression d’isolement à Tua est incroyable, il n’y a aucun bruit, quasiment pas de mouvements.
Arrivé à Tua, j’en profite pour faire un tour du village puisque je n’en aurais pas le temps le lendemain. Je commence donc pas longer le Douro vers l’ouest. Tout est aménagé, parfois même avec des passerelles. La lumière à cette heure de la journée (18 heures environ) est parfaite; je croise quelques locaux dans leur potager en train de s’occuper des orangers.
Au bout du chemin, j’arrive sur le pont du rio Tua; le dernier train redescendant vers Porto passe à ce moment-là. Il est ensuite temps d’aller se plonger dans l’histoire particulière de ce village et d’un train. En effet, le rio Tua a été barré à Foz do Tua pour faire de l’électricité, en 2015.
Comme pour tout barrage, il y a des conséquences avec la retenue d’eau. L’une d’entre elles est la disparition d’une ligne de chemin de fer qui partait de Tua et montait ensuite vers le Nord. C’est cette voie de chemin de fer qu’il est possible d’emprunter à pieds jusqu’au barrage, offrant alors une vue unique sur celui-ci. Il faut vraiment y être pour se rendre compte des dimensions de ce monstre de béton: 108 mètres de haut, et près de 300 mètres de large!
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