Comme la veille entre Cacia et Aveiro, cette journée couple le train depuis plusieurs gares et la randonnée, mais une difficulté vient cette fois s’immiscer: le dénivelé. Toujours au départ de Porto Sao Bento, la ligne Caide-Marco emmène vers le parc de Serra de Santa Justa, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Porto. C’est un trajet d’une trentaine de minutes, durant lequel le côté droit dans le sens de la marche est le meilleur, puisqu’une vue plongeante sur le Douro est offerte dès le départ!
L’itinéraire de cette journée débute à la gare de Sao Martinho do Campo. Durant 17 kilomètres, pendant 5 à 6 heures, il va suivre différents chemins balisés: d’abord le PR2-VLG (sentier des Romains), puis le PR4-VLG (Porto à Vista), puis le PR1-VLG (sentier écologique), et enfin le PR3-VLG (sentier du château). Tous ces sentiers sont très biens documentés sur le site du parc naturel. Comme toujours, l’itinéraire précis est disponible sur VisoRando.
Au départ de la gare de Sao Martinho do Campo, il faut descendre le long de la carrière pour atteindre le rio Ferreira et son pont de singe. Le lieu est d’un coup très calme et dégage un apaisement absolu. Une première petite ascension permet de couper à travers la montagne pour redescendre de l’autre côté, au rio Simao, où se trouve le début du sentier des Romains. Durant la prochaine heure, le sentier sera en ascension continue jusqu’à l’église de Santa Justa.
Avant d’atteindre l’église, le paysage happe le promeneur; la vallée du rio Ferreira est majestueuse, mais visiblement meurtrie par les incendies: les montagnes sont toutes recouvertes d’une végétation alignée et jeune. A certains endroits, des coupes ont été effectuées quelques semaines auparavant. La végétation est variée, entre pins et eucalyptus. En revanche, contrairement à la veille, aucune faune n’a pu être observée.
Le sentier des Romains porte bien son nom: à certains miradouro, d’immenses stèles de fer en forme de Romain et de banc se dressent pour effectuer de belles photos devant les montagnes. Mais il ne faut pas en oublier la raison d’être des Romains dans la région: ces montagnes étant très riches en minerai d’argent, des mines ont été creusées partout, et les trous sont désormais parfois visibles, parfois invisibles! Il est impératif de bien respecter la signalisation sous peine de se retrouver dans une de ces mines.
Arrivé à l’église de Santa Justa, la vue donne maintenant sur l’ouest et Porto. Le sentier Porto à Vista longe la ligne de crête vers le sud. Au niveau du sommet, un nouveau Romain attend là; par beau temps, on peu distinguer au fond l’aéroport et le stade des Dragons de Porto. Il est temps d’entamer la redescente. Elle fût très piégeuse: le chemin en terre est extrêmement pentu et caillouteux, il est difficile de ne pas y glisser.
Plus bas sur la crête, une balançoire suspendue à un pin attend le promeneur. C’est un classique de ce parc naturel, plusieurs balançoires sont présentes, mais c’est la seule que cet itinéraire va croiser. Je m’y pose une bonne demi-heure, la vue est à couper le souffle; c’est très rare de pouvoir observer la vue en étant dans le vide (la balançoire permet de se balancer au-dessus du vide), et à l’ombre!
En redescendant au niveau du rio Ferreira, les paysages changent subitement: finis les grands espaces, place à une vallée étroite et calme. Le sentier passe d’abord en face des falaises du Diable, puis s’enfonce dans la végétation. Ainsi, on peut se fondre dans l’ancienne vie qui régnait là autrefois: les abris pastoraux nous le rappellent pendant plusieurs kilomètres. La rivière calme calmement et est propice à la baignade.
En remontant vers le nord-est, les gorges du rio Ferreira et les falaises d’Amarela apparaissent. A cette heure de l’après-midi, les grimpeurs les ont prise d’assaut. C’est alors que je me retrouve à nouveau au pont de singe du matin: la boucle est bouclée.
Enfin… pas totalement! J’ai entendu parler, le matin sur le quai de Sao Martinho do campo grâce à un vieux monsieur du coin (cette gare n’est quaisment pas fréquentée, je faisais donc figure d’exception), d’une grotte aux eaux bleues turquoises, non loin du fameux pont de singe.
Dangereuse, il n’y a pas de sentier qui y mène et n’est pas fléchée, mais elle serait à 50 mètres du pont, dans les bois. Je regarde plusieurs cartes (OpenStreetMap, Google Maps), je cherche sur internet: pas moyen de trouver les coordonnées GPS, juste quelques évocations de promeneurs. Je sors alors ma dernière arme: l’application OSMAnd. L’une des couches contient bien le point de la grotte! Je n’ai alors plus qu’à suivre le cap, et je tombe dessus: ça valait vraiment le coup.
La randonnée que j’avais prévue étant terminée, j’aurais pu retourner à la gare de Sao Martinho do Campo. Seulement, tous les trains ne s’y arrêtent pas, et je n’ai pas les horaires sur moi. Je décide alors d’aller à la gare Valongo, via le sentier écologique une nouvelle fois. C’est une balade tranquille, presque plate, entre les montagnes sur la gauche, et les jardins particuliers à gauche. Une heure plus tard, je peux rentrer à Porto via le train.
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