Les plus belles journées sont celles où l’on peut se laisser porter. Le train et la beauté de la nature sont deux éléments qui le permettent. Cette journée a été construite autour des marais d’Aveiro, avec le train comme seul moyen de transport. Plus encore, l’avantage est de pouvoir débuter à une gare et de finir à une autre gare de la ligne ferroviaire: on s’affranchit ici des inconvénients de la voiture qui oblige à faire des boucles!
Vers 10 heures, le train de la ligne d’Aveiro part de Porto Sao Bento. L’heure et demie de trajet qui suit est parmi les plus belles si l’on se met à gauche dans le sens de la marche au départ de Sao Bento (se mettre à droite si l’on part de Porto Campanha): d’abord le Douro à flanc de falaises, puis le pont de Sao Joao sur le Douro, et une trentaine de kilomètres le long des plages de l’Atlantique, parfois les rails dans le sable! Peu avant Cacia, on découvre alors ce qui va nous attendre pour les premiers kilomètres de randonnée: la faune sauvage et les marais.
Arrivé à Cacia, il est temps de démarrer cette randonnée. Comme c’est le premier jour, il est prévu de faire uniquement 15 kilomètres environ, sans aucun dénivelé: les autres jours du voyage seront de plus en plus difficiles. La randonnée effectuée m’a pris environ 4 heures, elle est disponible sur VisoRando. Il faut d’abord atteindre le Rio Vouga, plus au nord: c’est une rivière soumises aux marées dont l’embouchure se situe dans les marais d’Aveiro.
Depuis le train, des dizaines de cigognes avaient été aperçues dans la région; en arrivant le long de la rivière, elles sont présentes par dizaines à nouveau, volent au-dessus des têtes, et partagent le lieu avec d’autres oiseaux. Tous nichent en haut des grands arbres morts. Pour pouvoir les approcher et les voir correctement, il ne faut surtout pas faire de bruit: combien de marcheurs ai-je croisés qui jetaient des cailloux, criaient , etc. Malgré tout, c’est un lieu très reposant et plein de vie, on ne lasse pas du ballet des cigognes.
Les kilomètres qui suivent ont été aménagés avec de très longues passerelles: c’est très intelligent puisque cela permet de maîtriser les accès aux marais, mais aussi d’offrir les marais comme un spectacle, où notre droite est la scène. C’est ainsi que l’on croise des pêcheurs et leurs bateaux sans moteur, aux couleurs très vives. Parfois, c’est une cabane de paysan ou de pêcheur que l’on voit au milieu des marais.
Ce sont des paysages anthropisés, mais qui restent sauvages au regard de toutes les espèces d’oiseaux et de poissons présentes. Les rares vaches ou chèvres présentes paissent là dans les prés salés. Il y aurait des flamands roses dans les marais salants plus au sud, mais je n’en ai pas vu.
Les 5 kilomètres de passerelles ne sont pas monotones du tout. Le paysage change sans cesse; on y trouve de nombreux endroits d’ombre ou des bancs pour s’asseoir et contempler la nature, où très peu de personnes sont croisées.
Arrivé au restaurant qui marque la fin des passerelles, il faut longer la voie ferrée pour se rendre à Aveiro; on longe alors les marais par le sud, et quelques marais salants peuvent être aperçus.
Aveiro est une ville séculaire et magnifique. D’abord construire grâce aux revenus de la morue, puis du sel, elle devient finalement un lieu de référence pour la sculpture. Aujourd’hui, c’est une ville très touristique puisque ses canaux et ses moliceiros (les bateaux typiques traditionnels) attirent les gens venus voir la Venise portugaise.
N’étant pas attiré par les villes en voyage, je n’y suis resté qu’une heure, le temps de faire le tour des canaux à pieds: c’est largement suffisant pour voir les splendides ponts au-dessus des canaux.
Il était enfin temps d’aller à la gare et de prendre un train retour pour Porto: nul besoin de réserver à l’avance, les trains portugais, sauf rares exceptions, peuvent se prendre avec un billet acheté minute dans les gares!
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